Un fou attire toujours les autres tarés... [PV : Zaï]

Permettez-moi de me présenter, Deester Bradford, un des fils d'Oz, le plus beau bien évidemment (le premier qui me dit que ce n'est pas possible car mon frère est mon jumeau eh bin...il le dit pas sinon je boude). Vous êtes bien évidemment en droit de vous demander « Mais qu'est ce que ce mec vient faire là ? », et je me ferai un plaisir de vous répondre : « Mais pour vous conter l'histoire de mon père pardi ! » Oui, car il s'est passé bien des années depuis le temps où se déroule cette anecdote. J'ai beau être fabuleux, mon éloquence n'était pas aussi développée à l'époque, en même temps, je n'avais que six ans. J'essaierai de vous retranscrire avec le maximum d'exactitude ce qui s'est déroulé grâce au journal que tenait mon père.

Laissez-moi vous planter un peu le décor. Vous voyez Calm Belt ? Cet océan au calme plat où vivent un tumulte de monstres marins, eh bien Oz s'y trouvait. Non, effacez toute image d'homme sans peur bravant courageusement des bêtes gigantesques pour une raison inconnue, il sortait juste de l'asile. Un asile ? Oui, car cette immense étendue d'eau désertée par les navires regorgent tout de même d'îles. L'une d'elles, Kamizol Island, est sous le contrôle du Gouvernement. Pourquoi cette occupation ? Simple, les combats sur Grand Line font rage, et les Marines blessés sont nombreux, parfois dans un tel état qu'attendre de rejoindre une autre île courrait à leur perte. Quelques terres immergées de Calm Belt ont donc été aménagées pour recevoir les estropiés. Quel ennemi serait assez fou pour suivre son adversaire jusqu'à cette mer de calme plat après tout ? Ainsi donc, mon père sortait de l'hospice d'où il n'avait pas bougé pendant deux longues années...un tel moment d'émotion, je m'en voudrai d'arracher ses mots au fier Marine qu'il était.

Les doux rayons de soleil vinrent me caresser le visage, pas de vent, habituel pour cette partie du globe. J'ai enfin délaissé mes habits d'interne, plus de pyjama blanc manquant cruellement de style, nouvelle garde-robe. Bottines, pantalon noir, chemise orange, veste marron sans oublier un couvre-chef qui pourrait dissimuler un peu les quelques bandages qui recouvrent mon visage. Je rejoindrai de nouveau la Marine, je lui ferai honneur, me libérerai de cette lâcheté et me rendrai digne. C'est avec cette conviction que je sortis de l'asile.

Oz commença alors sa déambulation dans la ville de Kamizol Island. Elle était habitée principalement par des médecins à la solde du Gouvernement ainsi que quelques Marines pour protéger l’île en cas d’attaque. Mais autant vous le dire, cela ne s’est jamais produit, et pour cause, peu de gens connaissent son emplacement à part le service de soin de l’armée et peu de gens se risqueraient à traverser Calm Belt pour attenter à la vie de personnes déjà malades…Bref, le bel homme (oui bel homme, vous croyez quoi ?! C’est mon père, je suis magnifique je dois avoir de bons gènes !) faisait contraste avec les blouses blanches et uniformes immaculés de la Marine. C’était une tâche sombre sur des rues laiteuses. Bah oui, un endroit habité que par des docteurs et des aides soignants, tout était brillant de propreté et d’hygiène !

Même ce bar où entra mon père. Imaginez-vous une taverne sombre grouillant d’alcooliques avachis sur des tables noires de crasse. Et bah c’était le contraire, les quelques personnes assises étaient des médecins en pause discutant de nouveaux traitements, le barman était un aide soignant qui veillait scrupuleusement aux boissons servies. Oz s’assit au comptoir et commanda une bière. Il fallait bien fêter sa sortie de l’asile non ? Bien sûr, il n’était pas aussi heureux qu’il aurait dû, mais comment l’être en étant si loin de sa famille ? Je peux vous le dire, pendant le temps où il était enfermé, nous sommes allés le voir très peu souvent. Ce n’était pas par manque d’envie, mais les docteurs refusaient les visites. Bref, l’Acharné (comme on aimait l’appeler) était en train de rêvasser devant notre photo de famille quand il entendit un bruit fort, étonnant venant de la part d’une île réputée pour être calme à l’extérieur de l’hôpital…

SIGNATURE :

Zaï Lan était assise dans un bar particulièrement calme. Autour de tables parfaitement propres, les clients en blouses blanches discutaient paisiblement, un verre sagement posé devant eux. Cela n'avait rien à voir avec les tavernes lugubres, fréquentées par les pirates ou la cafétéria de la Marine dans laquelle les mousses passaient la serpillières dès qu'ils osaient renverser une carafe. Ici, aucune rixe, aucun mot plus haut que l'autre et des clients impeccables.

Bien sur, Zaï Lan n'avait pas plus l'habitude de ce genre d'endroits que le rouquin qui pénétrait dans la salle. Au plutôt, elle ne l'avait plus. Car pendant des années, la jeune femme avait fréquenté ces cafés aseptisés. Ce profond ennui qui se dégageait de ce lieu, de ces conversations à propos des dernières compresses, de la difficulté à soigner les lésions internes d'un logia ou encore des effets du granite marin sur un zoan atteint de la galle lui était familier. Mais c'était aussi le seul moyen de le noyer dans l'alcool.

Accoudée au bar, elle-même portant une longue blouse dont la blancheur était plus que douteuse, Zaï Lan sirotait un verre de Whisky. L'alcool, selon la commune de l'île, s'était parfaitement dissimulé derrière l'Iceberg que le barman avait nommé chastement « quelques glaçons ». Une jolie interne avait décidé de lui raconter sa vie, et bavardait joyeusement tandis que l'officier de la Marine la regardait avec un regard vide et inexpressif. Rappelez moi ce qu'elle faisait ici ? Ah oui, c'était vrai qu'avec toutes ces histoires d'enfance gâtée, Zai avait presque oublié la raison de son arrivée sur Kamisoll Island. La jeune femme reposa son verre et appuya avec désespoir son menton dans mes mains ouvertes. Au final, songea-t-elle en regardant les bouteilles de liqueurs et de vins alignées l'étagère, est-ce que ce colloc de scientifique à propos du granit marin avait bien un quelconque intérêt pour la médecine qu'elle pratiquait ? Et surtout, valait-il le coup d'écouter une blondinette lui décrire le décès de son chat, mort prématurément, cruellement gobé par un monstre marin ?

Non certainement pas, mais au point où elle en était, elle n'avait plus rien à perdre. De toutes façons, il faudrait attendre la prochaine arrivée d'un navire civil. Parce qu'évidemment, Zaï n'était pas ici en temps que Marine mais bien en tant que médecin... elle n'était donc pas payée pour être là. Elle perdait ses jours de congés ! Ah quelle torture ! Vite ! Il fallait lui trouver un moyen de penser à autre chose. Ignorant de nouveau son interlocutrice, Zai Lan se redressa et balaya de son regard abyssal la salle. Que des petits vieux ou des gros. En général, les médecins dans ce bas monde n'étaient pas particulièrement sexy... il fallait dire que lorsqu'on a le physique pour plaire aux filles, on ne perd pas 10 ans de sa vie en études au fond d'un laboratoire. Mais il y avait de petit rouquin entré quelques minutes auparavant auquel elle avait à peine prêté attention. Mais il était charmant ! Ses traits étaient fins et soignés, son allure un peu décharnée tout à fait séduisante... Une lueur lubrique passa dans les yeux de la jeune femme.

Mais avant même qu'elle ne lui ait sauté dessus, un bruit la fit sursauter. Cela ressemblait à une explosion et à travers les vitres de la salle, une épaisse fumée commençait à se propager dans le ciel. La jeune fille sauta à bas de son tabouret, d'autres clients se levèrent lentement, les yeux écarquillés, l'air effrayé. Et la blonde se tue enfin.

Dans la porte d'entrée, jaillit un homme accompagné d'une horrible odeur de brûlé. Les poils de sa moustache avait grillé, ses sourcils eux, s'étaient purement et simplement évaporés. L'expression de son visage oscillait entre la terreur et le choc post-traumatique.

« Des... des pirates ! Ils attaquent le port ! »

Zai Lan poussa un léger soupir.

« Mais mademoiselle Johns ! Vous êtes de la marine ! Vous allez nous sauver ! » S'écria la blondinette. Zai lui jeta un regard furieux. Elle, elle allait souffrir. Elle lui promettait une mort lente et douloureuse. Car il était hors de question qu'elle quitte cet endroit ! Elle ne travaillerait pas un jour de congé ! Se battre contre les pirates en plus ! C'était peut-être des forbans compétents ! Et honnêtement, se battre seule contre un navire entier... même payée, Zaï Lan ne s'y serait pas risquée. Elle était avide, mais pas stupide. Comme cette blonde.

« Je ne suis pas armée. »

Répliqua la jeune femme, les mains sur le cœur, jurant sur son honneur, devant les yeux pleins d'espoir qui s'étaient tournés vers elle.

« Mais les anneaux de métal que vous portez ? Ce ne sont pas vos armes ? »

Zaï Lan adressa un regard interrogateur à la fille. Comment savait-elle que... elle baissa les yeux pour découvrir que horreur ! De sa blouse ouverte, accrochées à sa ceinture, ses armés dépassaient allègrement, leurs dents brillant sous les rayons du soleil.

« Euh.... »