On en parlait désormais dans tout le royaume de Fiddler's Green. L'histoire de l'étranger vêtu de mauve, retrouvé à demi mort à bord d'un navire abandonné, arrivé au port du chantier naval de Cydonia alors que le manteau de brume matinal commençait à peine à se lever. Cette journée s'annonçait comme les autres, pourtant. Les ouvriers et artisans se préparaient pour une journée de rude labeur à essentiellement rafistoler des navires de pêches, les derniers poivrots sans le sous venaient de s'endormir dans les ruelles sombres, et déjà les premiers badauds flânaient dans les rues pour faire leurs petites courses matinal. Soudain, la vigie du port annonça qu'un navire aux voiles déchirées et sans drapeau dérivait au loin. Cette annonce se répandit comme une trainée de poudre dans les rues de la ville, et une petite expédition fut rapidement organisée. Une petite flottille de navire de pêche aborda le navire, en éclaireur à l'imposant remorqueur qui peinait à quitter les quais.

A premiére vue, il ne semblait pas y avoir âme qui vive à bord de ce navire. Il y avait des traces d'occupation récentes, certes, mais les occupants demeuraient aux abonnés absent. L'une d'entre elles, des plus étranges, était que quelqu'un avait bloqué la barre du navire, l'empêchant donc de changer de cap. Qui qu'est pu être ce quelqu'un, il devait avoir une idée fixe de sa destination. Enfin, les pêcheur n'ayant pas assez de courage pour explorer les entrailles sombres de ce qu'on appelait déjà le "navire fantôme", une vérification plus poussée des cales fut reportée à quant le navire serait solidement amarré au port. Ce qui fut le cas dans le quart d'heure qui suivit, le temps que le remorqueur atteigne le bâtiment dérivant, l'arrime solidement à sa poupe jusqu'à enfin le ramener jusqu'aux eaux de Cydonia. On plaça le navire en cale sèche dans un des entrepôts du chantier naval, et c'est là que les artisans purent constater que le gouvernail du navire était dans un trop sale état pour pouvoir maintenir un cap. Les précautions que ce quelqu'un avait prise pour faire route tout droit sans discontinuer se révélaient infructueuses. Plus de voiles, plus de gouvernail.
Sans moyen de manœuvrer ou d'avancer, qui sait combien de temps ce navire avait dérivé au gré des courants avant qu'il ne passe à portée de traces de vie ?

Réquisitionnant une poignée de courageux, l'exploration de l'intérieur du navire fut lancée. A la croisée de deux cabines, on retrouva le journal qui semblait avoir appartenu un matelot, et qui décrivait les étranges disparitions qu'avait connu l'équipage du navire depuis quelques temps. Une certaine tension eu vite fait d'envahir les explorateurs lorsque le mot "disparition" fut prononcé. Mais le plus surprenant restait à venir. La date du journal indiquait qu'il y avait un peu plus d'un mois que ces lignes avaient écrites. L'hypothèse du navire tout droit issu des enfers et rempli de démons dévorant les marins imprudent fut donc vite écartée. Quoi que signifiaient les disparitions évoquées dans le journal du matelot, il y avait bien eu âmes humaines qui vivent sur ce navire. Au cours de l'exploration, on nota que les attaches censées maintenir les marchandises fixées dans la cales s'étaient rompues, permettant aux lourdes caisses de se promener à leur bon vouloir dans les intestins du navire. A l'intérieur de celles-ci, on retrouvera vivres, bouteilles de rhum, voiles de rechange, mais aussi une importante cargaison de marchandises précieuses, notamment des lingots d'argent, des fourrures, j'en passe et des meilleures. Mis à part ce problème d'attache - dont la marchandise ne semblait pas trop avoir souffert - on pouvait retrouver quelques traces de luttes ici et là, mais l'état des voiles et du gouvernail faisait plus penser à des dégâts provoqués par une tempête qu'à une altercation avec des pirates.

L'exploration du navire fut soudainement interrompue lorsque l'un des artisans repéra l'appel à l'aide d'un homme. Plus un gémissement d'agonie qu'un appel à l'aide en fait. Tour à tour pris pour le bruit du vent, puis pour le cri de désespoir d'un fantôme avant d'être en fin reconnu comme une plainte bien humaine, on porta enfin secours à un pauvre homme enseveli sous un éboulement de marchandises dans les cales. Le pauvre bougre, qui semblait avoir été coincé sous cette avalanche de caisses depuis un bon moment, fut tiré de son mauvais pas grâce aux bras puissants et à l'entraide des artisans. Libéré de sa prison de bois, le pauvre ère fut de suite emmené à un docteur. Constatant que plusieurs de ses os étaient brisés, l'inquiétude du toubib se portait plus sur la maigreur de son patient, qui traduisait l'état d'inanition dans lequel il se trouvait. Mais le plus alarmant restait surtout l'apparente déshydratation du naufragé. Encore quelques jours en mer coincé sous ses caisses à ce régime, et ça aurait été un cadavre sec comme un bout de bois qu'il aurait fallu sortir du navire.
Funeste ironie du sort, on retrouva plusieurs bouteilles de rhum et des victuailles à foison dans les caisses qui avaient paralysé l'infortuné au sol.

Cette histoire vieille de plusieurs semaines déjà fit le tour de Fiddler's Green comme une trainée de poudre pour rapidement devenir l'histoire la plus racontée dans les tavernes du royaume. Des curieux de tout les coins du pays s'étaient précipités sur les routes menant à Cydonia dans l'espoir de voir de leurs yeux de navire fantôme et de rencontrer ce mystérieux étranger vêtu de mauve. Pour la majeure partie d'entre eux, la premiére de leurs attente était parfaitement comblée, mais la seconde en revanche n'avait été accordée qu'il n'y a que très peu de temps. N'ayant repris connaissance qu'une semaine après son sauvetage, l'inconnu était encore très faible, et il lui fallut bien trois semaines pour se remettre entièrement de ses péripéties. Les seules sorties que le médecin lui autorisait consistait à une courte marche dans la cours de l'hôpital, assis dans un fauteuil roulant et poussé par une infirmière.
Ce n'est qu'il y a une semaine tout au plus que notre ami - qui répondait au doux nom de Mortimer - s'est vu autorisé de sortir de sa convalescence. Tout de même équipé d'une béquille et boitillant de la jambe droite, c'est néanmoins avec une vigueur digne d'un lion qu'il conte presque chaque soirs ses péripéties, perché sur une table du "Glass's Bottom", donnant vie à son récit par de grand coup de sa béquille dans les airs, parfois accompagné par la guitare du musicien de la taverne.

Depuis presque une semaine, il racontait les péripéties qu'il avait rencontré au cours de ses voyages en tant qu'ancien pirate. Ce soir, au menu, boudin purée accompagné d'une bonne bouteille et d'une charlotte en dessert, le tout au rythme de la trépidante aventure de la Troupe des Foulards sur Kelowna, ou comment des pirates peuvent devenir de vrais héros nationaux en détonnant le tyran local, avant de se faire chasser par un Amiral de la Marine en personne. Évidemment, pirate dans l'âme, le boiteux gonflait un peu son histoire pour répondre aux attentes de la foule. C'est vrai, raconter la vrai version des faits qui consistait en la tentative de vol des trésors royaux et qui s'est terminé par l'humiliation accidentelle d'un roi en réalité adoré par son peuple, et comment l'équipage avait fuit la queue entre les jambes sans demander son reste ne présentait guère d'intérêt pour un auditoire comme celui d'une taverne. Le peuple préfère que l'on lui raconte de belles histoires, c'est bien connu.

Après avoir conclu son récit en racontant comment la capitaine des Foulards était parvenue à tenir au respect un Amiral à elle seule le temps que l'équipage remonte à bord du navire et prenne le large, Mortimer descendit de la table tandis que la foule s'époustouflait du récit presque vrai, puis partit s'accouder au comptoir et visser son postérieur sur un tabouret en boitillant sur ses trois jambes. Ceci fait, il déposa sa béquille contre le comptoir et commanda une bouteille de rhum. L'assemblée s'étant un peu calmée, et les discussions s'étant désormais retranchées aux seuls concernés de chaque tables, Mortimer espérait avoir un peu de répit pour reprendre son souffle avant de recommencer à conter de nouvelles aventures de flibustes ... Ou pas ?

Encore une mission pénible dans un endroit pénible… Le Royaume de Fiddler’s Green, … Non mais qui avait eu l’idée de donner un nom pareil pour un royaume ?? Avec un tel nom, c’était à se demander si’il ne s’agissait pas d’un canular. Imaginez deux secondes comment devait s’appeler les habitants de cet endroit ?? Bref, on n’est pas là pour parler de toponymie, mais bien pour relater les faits de la petite Zora…
Comme déjà dit plus haut, elle était en mission de reconnaissance au royaume de Fiddler’s Green (mais quel nom…). Il fallait qu’elle fasse un plan précis de la ville et qu’elle détaille dans un rapport toutes les choses qui pouvaient intéresser l’armée Révolutionnaire pour un futur coup d’état. Bien sûr, elle n’était pas seule, mais avec l’équipe de bras cassé qu’elle avait sur le dos et une chauve-souris comme bras-droit, c’était tout comme. Dès leur arrivée sur l’île, ils étaient tous partis à la recherche d’un endroit où se poser, laissant le loisir à la jeune femme d’exécuter la mission seule. Oui !! Ils avaient osé l’abandonner lâchement ! Ils avaient fui sans aucune raison !!

Bon d’accord, il y avait peut-être une raison… Mais elle ne justifiait en rien le comportement immature des autres !! Tout avait commencé quelques minutes avant que l’embarcation Révolutionnaire accoste au port ; Comme à son habitude, Zora s’était auto proclamée chef et elle n’arrêtait pas de donner des ordres aux autres. Mais le drame, ce fut lorsque l’un des membres de la mission eut le malheur de claquer des doigts devant elle. L’article 13 de la loi de Zora le stipulait pourtant très clairement : « Article 13 : On ne claque pas des doigts en présence de Zora. »… Elle n’avait pas eu d’autre choix que de le balancer par-dessus bord…
Quoi ? Il ne connaissait pas les lois de Zora ? Mais on s’en fout, il n’avait qu’à être au courant !! Et puis de toute façon, le mal était déjà fait…

Quelques minutes plus tard, l’île était en vue. La première chose que firent les Révolutionnaires en accostant, fut de déguerpir aux quatre coins de l’île, prétextant avoir beaucoup de choses à faire… Une folle course poursuite s’engagea dans les rues de Fiddler’s Green. Les révolutionnaire zigzaguaient à travers les passants pour semer Zora… impossible, non seulement ils n’arrivaient pas à s’en débarrasser, mais en plus elle se rapprochait à vue d’œil.
Hormis quatre malchanceux, le reste de l’équipe était hors de danger, cachés dans des poubelles ou camouflés parmi la foule. Les quatre derniers révolutionnaires courraient comme si leur vie en dépendait !!!

- Mais arrêtez-vous !! Tout cela est ridicule !! Cria-t-elle

- Jamais Zora !! On ne fera pas cette mission avec toi !! Répondit l’un des poursuivis, essouflé

- T’as balancé Decker à la flotte, t’as failli couper la main de Simon et il y a aussi ce pauvre Jin… Lança un second poursuivi

- Vous ne comprenez pas, ils avaient tous les trois enfreint mes lois,… Je vous avais pourtant à tous distribué une feuille sur laquelle l’ensemble de mes règles étaient reprises…

- Ouais, mais tes règles sont comme les modes d’emploi : personne ne les lit jamais… Risqua un troisième, en balançant un tonneau derrière lui pour ralentir la menace

Oui bon, Zora avait peut-être un peu exagéré… Mais au moins maintenant, elle savait qu’il ne fallait pas appliquer ses règles tout le temps sinon elle faire fuir les gens. La course-poursuite effrénée continua et ils traversaient maintenant le marché du port de l’île. Dans une tentative désespérée pour semer son assaillante, l’un des révolutionnaires attrapa un potiron - au préalable posé sur l’étal d’une marchande de fruits et légumes – et le balança en arrière. Le légume s’écrasa en plein dans la face de sa malchanceuse cible qui s’etala par terre. Paniqué, Golbat, la chauve-souris fidèle, voletait dans tous les sens en poussant des petits cris.

- T’en fais pas Zora, on va collecter des infos sur l’île et on se rejoindra tous une fois que ce sera fait, mais comprend nous, on pouvait pas prendre le risque de travailler avec une furie comme toi… Allez, à bientôt !! Cria-t-il en s’éloignant

*Une furie… De toute façon, il vaut mieux pour vous qu’on soit éloigné pour un moment… *

Une furie… La réalité était tout autre… Tout le comportement qu’elle avait eut depuis la scène sur le bateau n’était en fait du qu’à une simple chose : Zora avait faim, elle vait très faim !! Le pouvoir qu’elle avait obtenu après avoir mangé l’un des fruits du démon lui permettait de modifier l’âge des êtres vivants. Elle utilisait son pouvoir en permanence sur elle-même afin de garder son corps jeune… Le seul problème était que faire ça lui demandait pas mal d’énergie. Elle devait donc toujours manger énormément de quantité de nourriture, sinon elle vieillissait à vue d’œil. Mais cela avait induit un autre problème, Zora avait faim très vite, elle ne pouvait pas rester plus de trois heures sans rien manger, autrement elle pétait les plombs.
Maintenant que les autres révolutionnaires étaient partis, il fallait à tout prix qu’elle mange, sinon son état allait s’aggraver avec le temps. C’est alors que, apparut de nulle part, le Glass's Bottom se dévoila soudainement, comme une réponse à l’appel au secours. Peu importait à Zora de savoir ce que cette taverne proposait à manger, elle courut dans sa direction, laissant Golbat à la traine… Elle profita de son élan pour mettre K.O. la porte d’un bon coup de pied sauté et profita de son entrée fracassante pour passer sa commande.

- Tavernier !! Sers moi à manger ! N’importe quoi fera l’affaire ! Demanda (ou plutôt ordonna)-t-elle, une main sur sa hanche, en pointant son interlocuteur du doigt de l’autre main

La scène avait beau être spéciale, personne n’avait, semblait-il, remarqué l’arrivé de la jeune femme ou encore la porte défoncée, chacun vaquait tranquillement à ses occupations et ce n’était pas plus mal. Golbat entra à son tour dans le bar et voleta quelques secondes avant de retourner dans le sac de sa maîtresse, bien au chaud et dans l’obscurité. Zora aiguisa son couteau et affuta sa fourchette, elle était allé s’asseoir sur un tabouret juste devant le comptoir, afin d’être le plus proche possible du tavernier.
On lui servit d’abord une assiette de pâte, qu’elle dévora en peu de temps avant de demander encore plus de nourriture, on lui amena de la viande de chèvre, de la pizza, des bols de riz, un gros morceau de jambon, une omelette, une tarte à la cerise, bref tout ce qui figurait sur la carte et même ce qui n’y était pas… Juste avant qu’on ne lui emmène le dernier plat, Zora –qui avait retrouvé son état normal - se rendit compte qu’elle n’avait pas un seul sous sur elle et qu’il faudrait qu’elle paie !!!
Paniqué, elle remarqua alors qu’un type blond aux vêtements mauve. Comme le mauve était une couleur qu’elle appréciait, Zora décida de lui « demander » de l’aide…

- Psst… Hey toi… Oui toi avec le bandeau… Tu ne pourrais pas me dépanner ?? Je suis un peu à sec pour l’instant et je n’ai pas de quoi payer… Dit-elle à voix basse

Mais elle fut interrompue par le Tavernier qui revenait de cuisine avec la dernière chose qu’il lui restait en cuisine : un pot de cookies… C’était le moment ou jamais de se faire la malle !! Zora attrapa le pot de cookies et s’en alla à toute vitesse vers la porte de sortie - sans porte – en laissant là le type en mauve ainsi que le tavernier…

- Merci pour tous ces mets délicieux, mais je suis pressée, il faut que je m’en aille. Mon ami en mauve va vous payer, ne vous en fait pas ! Lança-t-elle en échangeant un dernier regard avec l’inconnu avant de franchir la porte…

- Alors, monsieur le-capitaine-de la-Troupe-Des-Foulards-qui-a-echappé-à-un-Amiral… J’espère que pendant votre carrière de pirate vous avez trouvé des trésors, parce que votre amie a mangé pour 109'435 Berry Dit-il au pauvre inconnu, d’un air sévère

Spoiler:

« Alors, monsieur le-capitaine-de la-Troupe-Des-Foulards-qui-a-echappé-à-un-Amiral… J’espère que pendant votre carrière de pirate vous avez trouvé des trésors, parce que votre ami a mangé pour 109'435 Berry. »

"Soudainement, l'allégresse de la fête s'était enfuie, et je ne sentait déjà plus qu'une sévère douleur me tordre d'avance le porte-monnaie. N'ayant pu réagir le temps que la couillonade avait durée, sans doute trop abasourdis par l'audace de la demoiselle pour prononcer ne serait-ce qu'un traitre mot, je réalisais maintenant la gravité de la situation, et c'est sans trop savoir ce que je disais moi même que je prononçais ces quelques mots :

« Heu ... Bien évidemment ! Mais mon amie est partie avec le porte-monnaie, il va vous falloir attendre un petit moment, le temps que je la ramène. »

Ne laissant pas le temps au tavernier de protester de quelque manières que ce soit à l'annonce mon départ, je quittais mon tabouret en laissant ma béquille à sa place. Me laissant donc tomber au sol, je constatais avec une certaine gêne qu'un homme s'était élancé dans la ferme intention de me rattraper dans ma chute. Chose doublement futile : en plus de se trouver trop éloigné de moi au moment opportun, mes pouvoirs me permirent d'éviter l'impact avec le sol et de passer littéralement à travers ce dernier. Laissant derrière moi un étonnement que j'imaginais conséquent - on voit pas tout les jours un type se dissoudre à travers le plancher - de la part de l'assemblée de la taverne et tout mon attirail vestimentaire, c'est donc nu comme un vers que je flottais paisiblement sous terre, naviguant à l'aveuglette à quelques centimètres en dessous de la surface, à l'instar d'un fantôme. Il est vrai que le fruit du spectre revêtait un intérêt majeur pour jouer les passes-murailles, mais l'obligation de devoir laisser derrière soit tout ce qui n'était pas de chair et de sang, et par conséquent de se retrouver dans le plus simple appareil à chaque dématérialisation restait tout de même un poil gênant. Non pas que me promener le cul à l'air me dérangeait - j'appréciais plutôt ça pour ne rien vous cacher, cette sensation de liberté, ce frisson d'extase que l'on ressent lorsque le vent parcours l'intégralité de votre peau nue ... - mais cette contrainte se révélait à la fois couteuse d'un point de vue vestimentaire et me faisait en général passer pour un désaxé partout où j'avais le malheur d'user de mes dons.
J'avais déjà pensé à plusieurs moyens de résoudre ce problème. En outre, j'avais prévu de trouver dans un avenir plus ou moins proche le possesseur d'un quelconque pouvoir de tissage, qui soit à même de me procurer ne serait ce qu'un simple caleçon tressé à partir de Granit Marin ou de toute autre substance capable de me suivre lors de mes dématérialisation, afin de ne pas passer pour un pervers à chaque utilisation de mon pouvoir. Mais pour le moment, mes recherches se révélaient infructueuses, à mon grand damne.

Enfin bref, cessons ces galipettes dans les jardins de l'esprit sans queue ni tête et revenons en à nos moutons.
Lorsque je décidais de revenir à la surface pour jeter un œil à l'endroit sous lequel je me trouvais, c'est avec une certaine satisfaction que je constatait que ma navigation à l'aveugle m'avait portée en dehors de la taverne, et que je me baladais à présent dans la rue. Seule la partie supérieure ne dépassait du sol jusqu'à lors - à savoir touffe de cheveux, front, yeux et moitié du nez. Ma partie émergée à travers le sol ressemblant plus à une sorte de croisement entre une grosse méduse informe et un yorkshire au pelage blond platine qu'à ma partie émergée à travers le sol, j'eus la désagréable surprise de me prendre la semelle d'un gros bonhomme qui passait par là dans la face, revenant à la surface après que ce gros plein de soupe m'ait repoussé à travers le sol de tout son poids sans s'en apercevoir. Pestant intérieurement, c'est au détour d'une rue que je finis par repérer le dos de la jeune mauvaise payeuse. Jouant mon rôle de mollusque-chien à la perfection jusque là, je me laissais glisser à travers terre et caillous jusqu'à me retrouver juste derrière la jeune demoiselle, puis dans un élan de fougue l'attrapait par les poignets, et la faisant passer avec moi à travers le sol, je finis pas la coincer jusqu'en bas du buste dans la terre, bras compris.
Sortant de terre juste devant la demoiselle, je constatait avec une certaine joie mon œuvre et dissimulait mes parties en vitesse derrière mes jambes en m'assaillant en tailleur devant le buste dépassant du sol. Bizarrement - mettez cela sur mon coté parano - j'avais la sévère impression que tout les regards des passants étaient déjà rivés sur cette étranges scènes.

Faisant fi de ces voyeurs, j'annonçais à la demoiselle ensevelis avec un ton tranquille mais un poil autoritaire :

« *Heurm* ... Bon, petite, j'ai cru comprendre que tu étais sans le sous ; et pour ma part, il n'est pas question que je débourse le moindre sous de ma poche pour quelqu'un d'autre que ma petite personne. »

Alliant gestes à la paroles, je me relevais, tachant d'oublier ma nudité en décoinçant la jeune fuyarde et en la reposant sur le sol.

« N'essaie pas de t'enfuir, je peux te retrouver et te coincer comme ça autant de fois que je veux. Voila ce que je te propose ; soi tu choisis la voie de la raison et tu t'engages à retourner bien gentiment jusqu'à la taverne avec moi, soit tu décides de la jouer rebelle et ... »

Abandonnant ma phrase au point culminant du suspense, je me contentais de finir par une expression ne pouvant inspirer n'importe quoi sauf de la confiance, un savant mélange entre rictus sadique et regard pervers ... N'allez pas vous faire des idées sur mes pensées à ce moment là !
Cette tactique d'intimidation, dont la fin pouvait suggérer je vous le concède quelques doutes à propos des pensées de son utilisateur, ne se révélait aucunement motivée par de mauvaise intentions. A vrai dire, si je n'avais pas achevé mon ultimatum, c'est pour la simple et bonne raison que je ne savais pas avec quoi enchainer. Mon esprit créatif laissant à désirer pour ce qui est des menaces sadiques et autres élucubrations prononcées, je préférais laisser la démonstration de mes pouvoirs et l'imagination de la jeune fille terminer ma phrase à ma place, gageant que l'avoir sortit de terre la pousserait à se montrer raisonnable ..."

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Elle était en pleine forme et son portefeuille allait bien, mais le plus important était qu’elle n’avait plus faim. Zora avait laissé une des personnes de la taverne lui payer son sa note gentiment tandis qu’elle filait de l’autre côté de la ville et ça c’était plutôt bien passé, enfin… pas pour tout le monde. L’espace d’une fraction de seconde, elle éprouva des remords pour ce pauvre innocent, mais elle réprima bien vite ce sentiment, ce gars avait l’air d’avoir assez d’argent sur lui et puis, quels étaient les chances qu’ils se recroisent quelque part dans ce vaste monde ? De toute façon, si par un quelconque hasard leurs routes viendraient à se croiser une nouvelle fois, un bon petit coup de sabre ainsi qu’une tape amicale accompagné d’une petite dose de pouvoir démoniaque et le tour était joué…
Estimant alors avoir assez couru, la Révolutionnaire s’arrêta essoufflée au carrefour de trois ruelles en plein centre-ville. Autour d’elle, les bâtiments n’étaient pas très hauts et il n’ avait pas beaucoup de gens non plus dans les parages, aussi, elle s’adossa contre un mur pour souffler, en prenant soin de ne pas écraser Golbat, endormi dans le sac, à l’abri de la lumière du soleil au zénith dans le ciel

Maintenant qu’elle était rassasiée, elle pouvait se concentrer sur la mission. Fiddler’s Green n’était peut-être pas l’île la plus importante par rapport au Gouvernement Mondial, mais faire tomber l’un de ses alliés était toujours ça de gagné. C’était dans cette façon de penser qu’agissaient les Révolutionnaires, du moins à North Blue. Ils étaient dans une optique de faire le plus de dégâts possible et s’en prenaient à tout île sous protection gouvernementale. Cette façon d’agir ne lui plaisait d’ailleurs pas vraiment, pourquoi fallait-il perdre du temps à s’attaquer à des îles insignifiantes alors qu’il suffisait de se réunir pour attaquer directement Marijoa et Enies Lobby.
Zora n’était qu’une exécutrice, son avis on s’en fichait pas mal et elle pouvait quitter le mouvement si elle n’était pas en accord avec celui)ci, mais l’armée Révolutionnaire était tout ce qu’il lui restait, elle ne pouvait se résigner à l’abandonner si facilement. D’un autre côté, elle restait persuadée que ses idées pourraient un jour faire évoluer le mouvement, mais pour pouvoir un jour faire entendre sa voix, il fallait qu’elle gravisse un à un les échelons et qu’elle montre à quel point on pouvait lui faire confiance.

Et pour cela, il fallait déjà réussir cette mission. Il lui fallait noter tout ce qui pourrait intéresser les Révolutionnaires…. Dans un premier temps, donner un maximum d’information sur l’île et la ville elle-même était une bonne chose à faire, mais ses coéquipiers s’en occupaient déjà. Zora réfléchit, si l’on comptait faire un coup d’état, renverser le pouvoir ou autre chose encore, il serait peut-être bien d’avoir des informations sur le seul bâtiment armé et protégé de la ville : la maison-tour des O’Lantern, une petite famille dirigée par le Roi John O’Lantern. Son fils, Jack O’Lantern, âgé de 25 ans était également le chef de la milice de la ville. Ciara O’Lantern, princesse de Fiddler’s Green n’en avait que 17, mais elle passait son temps à décorer la demeure ou a faire des sculptures au potiron. Ce légume était d’ailleurs représenté sur les armoiries de la famille, sur un fond vert.
S’infiltrer chez les O’Lantern pourrait être bénéfique pour les Révolutionnaires, mais la tâche était vraiment ardue, en accostant sur l’île quelque heures plus tôt, Zora avait eu le temps de voir la maison-tour. Elle était entourée d’un espace autour duquel il y avait une haute barrière. Plusieurs gardes guettaient devant le portail et on pouvait même voir à l’intérieur de l’enceinte.

Soudain, au moment où elle s’apprêtait à se mettre en route, elle senti quelque chose agripper sa cheville et la tirer. L’action se déroula qu’elle eut à peine le temps de comprendre ce qu’il se passait. Tout son corps, se trouvait enfoncé dans les dalles, il ne restait plus que sa tête et ses épaules. Était-ce une sorte de trappe ou un passage secret ? Tout cela était certes étrange, mais ce n’était comparé à ce qu’i allait suivre. Une ombre apparut devant elle et lorsqu’elle leva la tête, elle fut à la fois très surprise et très amusée…. Face à elle se tenait un sexe masculin…. C’était ce ziguigui qui l’avait piégé ? En continuant de lever les yeux, elle vit la silhouette de l’homme a qui appartenait l’engin, mais elle ne pouvait pas bien discerner la personne à cause du soleil qui l’éblouissait…

*Ce type a dû passer des heures à creuser ce piège et tout ça pour me violer ? Ces agresseurs sont vraiment incompréhensible… Mais bon, qu’il essaye seulement de m’approcher, il connaitra alors une douleur sans précédent !! * Pensa-t-elle ardement

Comme pour l’épargner de ce supplice, l’homme s’assit en tailleur devant elle, ainsi, ses bijoux n’était plus dans le champs de vision de la jeune femme. Zora pu alors voir distinctement son visage, ce type était celui qu’elle avait laissé à la taverne avec sa note… Ellle était à sa merci et il pouvait faire d’elle totu ce qu’il voulait. Pour le déstabiliser et gagner du temps, Zora décida d’engager une conversation…

- Tu sais, j’ai déjà vu toutes les horreurs de la nature, alors se mettre à poil pour m’intimider n’aura aucun effet sur moi! Lui dit-elle tout en essayant de s’extirper du sol

- *Heurm* ... Bon, petite, j'ai cru comprendre que tu étais sans le sous ; et pour ma part, il n'est pas question que je débourse le moindre sous de ma poche pour quelqu'un d'autre que ma petite personne Répondit-il d’un ton tranquille mais qui se voulait autoritaire

- Petite ? je fais plus jeune que mon âge alors ne m’appelle pas petite mais plutôt « demoiselle »… Et puis commence déjà par me sortir de là, je ne veux pas discuter avec mes deux pieds sous terre….

Le jeune homme s’exécuta et posa sa main sur l’épaule de son interlocutrice. Il se passa quelque chose d’étrange, d’indescriptible, et la seconde d’après, Zora était de retour sur le plancher des vaches. Elle frotta frénétiquement ses vêtements, maculés de poussière et de terre. Ce type n’était pas banal, pas du tout… Il devait posséder un pouvoir ou bien une capacité hors du commun, Zora en était persuadée, elle l’examina en balayant rapidement son corps du regard en espérant y trouver un quelconque indice sur ses compétences, mais elle ne vit rien de concret…. Finalement intriguée par ce type, elle décida d’approfondir l’examen…

- Bon, c’est vrai que je n’ai pas été très sympa… Mais on peut essayer de trouver un compromis non ? Fit-elle tout en décalant petit à petit son pied vers l’arrière

- N'essaie pas de t'enfuir, je peux te retrou-ver et te coincer comme ça autant de fois que je veux. Voila ce que je te propose ; soi tu choisis la voie de la raison et tu t'engages à retourner bien gentiment jusqu'à la taverne avec moi, soit tu décides de la jouer rebelle et ...

- Et quoi, tu… Tu crois que c’est parce que tu me regardes comme ça que je vais être intimidée ?? J’accepte ta proposition, mais à une seule condition, je voudrais que tu me rendes un petit service….Demanda-t-elle sur un ton presque implorant

C’est alors qu’elle remarqua un détail qui lui donna un indice quant à la nature exact des capacités de son interlocuteur. Elle pensait être tombée dans un trou alors qu’il n’y en avait aucun autour d’elle. De plus, son corps ne montrait pas le moindre trace de boue ou de poussière. Enfin, il était apparu devant elle alors qu’elle était certaine que hormis les quelques rares témoins, il n’y avait personne autour d’elle… Tous ces indices la menaient à la même conclusion, Ce type devait être sous la malédiction d’un fruit du démon et pas des moindres. Même si elle n’avait pas encore comprit de quelle sorte de pouvoir il s’agissait vraiment, Zora savait que ça pouvait lui être très utile.
Le duo allait faire marche arrière en direction du Glass’s Bottom, si payer était nécessaire pour obtenir plus d’information, les Révolutionnaires payaient. Zora disposait ainsi d’une quantité non négligeable de Berry mais à utiliser uniquement pour des cas extrêmes et non pas pour payer l’addition dans un pub… Il y avait d’ailleurs beaucoup de bars, de pubs et de taverne à Fiddler’s Green, à croire que les gens ne vivaient ici que pour boire et se détendre…

- Au fait, pour en revenir à me demande tout à l’heure, tu dois surement te demander à quoi cela te servirait de m’aider ? Eh bien, sache que je ne suis pas aussi ingrate que j’en ai l’air, si tu m’aides… Je veux bien...Euh… Faire quelque chose en retour pour toi… Mais pas de choses salaces hein ! Au fait, ça serait bien que je connaisse ton nom, pour faciliter la communication… Je suis Harlock Zora et toi ?

En fait, Zora n’avait rien d’autre à proposer à cet inconnu, elle comptait sur sa bonté naturelle pour qu’il accepte,… Ou pas ?

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