[Bon, je lance le truc un peu vite, mais avec Raph', on a trouvé un contexte tellement cool, je suis sur qu'il te plaira... Donc je m'explique :
Concours de tir. Tu gagnes forcément, même si le jeu est truqué. Les Marchands voudront pas te donner la récompense. J'interviens, te dis que c'est truqué, les marchands te remettent le prix : mon Fruit du Démon. Jugeant que t'en as pas besoin, tu m'en fais cadeau. Je le mange forcément, hop, j'ai mes pouvoirs. Mais les Marchands, ces rancuniers, engagent des Mercenaires pour nous faire la peau et récupérer le prix, sauf que je l'ai déjà mangé. On se les fait, et en route pour de nouvelles adventures (english accent). Voilà, on peut toujours modifier des trucs si tu veux ^^]

Le soleil était haut dans le ciel... Une journée banale... Banale, c'est-à-dire que rien ne changeait des habitudes. Toujours la même activité dans les rues, les mêmes étalages plantés comme des arbres sur leurs bords... Oui, le Royaume de Trader vivait, une nouvelle fois, une journée sans vagues. Les gens qui y habitaient coulaient tous des jours heureux, le commerce y était en permanence florissant. Tout allait pour le mieux, comme tous les jours...

C'est dans cet environnement que ce trouvait la célèbre taverne-restaurant du nom de son propriétaire, j'ai nommé "Chez Jean-Jacques". Cet établissement n'avait, à première vue, rien d'extraordinaire. C'était une sorte de grande masure transformée en ce qu'il est aujourd'hui. Et pourtant, c'était un lieu de passage particulièrement prisé par tous les pirates, Marines et autres gens de la mer de passage par cette île. La taverne était célèbre à la fois pour son ambiance, pour les moments de partage que vivaient les équipages autour d'une bonne choppe de bière, mais également pour les batailles viriles entre deux rivaux se battant pour une demoiselle comme le feraient deux animaux. Oui, il y avait toujours bonne ambiance dans la taverne. Quelques fois, lorsque cela tournait trop mal, il y avait une petite intervention d'un certain jeune homme sur lequel nous reviendrons... Ainsi, chaque jour, de nombreux équipages, touristes et groupes de Marines faisaient une halte pour boire un p'tit pot ou encore gouter aux délicieux plats préparés par les deux cuistots si connus du restaurant...

Car c'est dans les cuisines arrières que vivaient Allister, jeune cuisinier passionné, C.U.I.S.T.O.T confirmé, et son chef cuisinier Claut, un bon gros monsieur toujours vêtu de son tablier blanc et de sa toque qui faisait bien la moitié de sa taille. Le jeune homme avait maintenant passé dans ces lieux plusieurs années, et pourtant, il gardait toujours ce vieux rêve d'enfant de devenir pirate. Selon lui, il n'y avait pas de personnes plus libres. Non soumis aux règlements de la Marine, libres comme le vent d'aller et venir. Oui, cela devait être une bien belle vie... Malgré tout, il avait conscience que parfois, la nourriture pouvait manquer, mais à lui, cela ne lui posait pas vraiment de soucis : étant cuisinier depuis longtemps, il connaissait bien les conditions difficiles de certains milieux, et ainsi comment trouver des ingrédients pour constituer des repas équilibrés. C'est pourquoi il se dit qu'il serait peut-être utile à un équipage ? M'enfin, ce n'était pas d'actualité. Pour l'instant, il vivait fort bien, dans cette cuisine où il avait grandi, muri, et tout appris de l'art culinaire. Il était d'ailleurs très connu pour créer chaque jour un nouveau plat. Certains habitués, piliers de taverne, venaient ainsi tous les midis tester les nouveaux repas du jour. Et aujourd'hui, le nouveau plat portait un nom qui en jetait grave : Longe d'os, tomates sur nid de verdure et sauce secrète du chef !

Aperçu :


Claut venait justement de terminer trois de ces nouveaux plats :

- All', tu me portes ça table 6, 9 et 18 !

Et sur ces mots, il lança subitement le tout en l'air, rattrapé par une magistrale cabriole effectuée par Allister, une sur la tête, et une dans chaque main !

- J'y vais chef !

Ce qu'il fit. Étant très connu de tous les habitués, sa sortie des cuisines entrainait toujours des "Haa" de satisfaction. Et à chaque plat du jour déposé, à l'idée des nouvelles sensations culinaires répondaient des "Trop cool !" et autres "J'suis sur que ce sera aussi excellent qu'hier !". Eh oui, dans le coin, la réputation du jeune cuisinier prodige était fort répandue, et que grâce à ses créations journalières, la carte du restaurant s'était allongé de plusieurs pages ! Entrées, plats principaux, desserts, il faisait de tout ! C'était un autre plus à rajouter au prestige de l'établissement... Après une distribution éclair des deux plats et quelques échanges de mots, Allister arriva à la table 18, occupé par un habitué. Ce dernier, plutôt vieux, pipe au bec, lisait bien tranquillement son journal alors que le garçon posa le plat :

- Et voilà votre plat ! Alors, de quoi parlent le journal aujourd'hui ?

- De quelque chose de pas fort habituel, 'parait qu'y'a un trésor parmi une compagnie de Mercenaires dans l'coin, mis en jeu pour un concours de tir. Un Fruit du Diable qu'ils appellent ça !

- C'est pas Fruit du Démon ?

- Ah si tiens, j'ai mal lu ! Dis donc p'tit gars, tu connais c'te diablerie ?

Il hocha la tête, montrant qu'il n'en savait pas grand chose. Malgré tout, dans les livres qu'il avait lu, bien des marins qui contaient leur voyage parlaient de pouvoirs inhabituels, de corps qui se transforment, d'animaux hybrides, suite à l'ingestion d'un fruit bizarre... Ce devait être cela, un Fruit du Démon. Pour lui qui voulait devenir pirate, un pouvoir de ce genre serait un excellent atout, quelque soit le pouvoir, cela lui permettrait peut-être de combler son style au sabre ? Voire même une nouvelle aptitude totalement nouvelle ? Que cela était tentant... Mais il renonça à cette idée : en effet, un trésor tel que celui-ci devait être extrêmement bien protégé, et y toucher entrainerait irrémédiablement des répercussions sur la taverne. Non, c'était une bien mauvaise idée. Il se remit alors à son travail sans rien de plus...

N'empêche, ce serait bien intéressant de voir ce concours de tir ! Hop, une demande de congé pour l'après-midi, et Allister fonça sur la grande place. Dans les rues, bizarrement, plus d'activité comme le matin. Bizarre, où étaient passés tous les gens ? Il arriva à la grande place, et constata que la moitié de la ville s'était rassemblée autour de l'estrade sur laquelle se déroulait le concours. Il y avait bien du monde, et on n'y voyait pas grand chose de la position du jeune homme. Alors, il utilisa discretos son sabre comme appui, et monta dessus. D'un coup, on y voyait beaucoup mieux, même si les regards furent tournés vers lui pendant un moment. De cette position, il observa un à un chacun des concurrents, constatant à la fois la difficulté du jeu, et malgré tout le talent de certains tireurs. La plupart utilisait des fusils de précision, long canon, bruit foudroyant. A chaque coup raté, toute la foule s'exclamait "Olé !!" et autres "Next ! Next ! Next !". Il y avait vraiment une sacrée ambiance. Le jeu était simple : décaniller un tonneau avec une balle. Rien de bien compliqué à première vue, si ce n'est la distance. Et des fois, une balle éraflait le tonneau, mais jamais suffisant pour le faire tomber. Encore raté. Ca devenait répétitif, et pourtant tellement drôle par la tension avant le tir. Et d'un coup, Allister se mit à descendre, descendre, et se rétamer dans un magnifique bruit : "Poum". Son sabre clinga au sol, alors qu'il se retournait pour voir qui l'avait bousculé. C'étaient deux personnes qui parlaient, visiblement joyeuses. Le cuisinier s'approcha d'abord pour les engueuler comme il faut, mais il entendit quelque chose de plutôt bizarre que se chuchotaient ces deux-là...

- Regarde-moi ces bouffons qui dépensent leur argent pour participer, s'ils savaient !!

- J'avoue, s'il regardait dans le tonneau, il comprendrait pourquoi ils galèrent !

Le jeune homme arrêta sa poursuite à la fin de ces phrases, auxquelles suivirent deux gros rires bien gras. Tiens tiens... Alors les Marchands auraient truqué le jeu ? Quelque chose de bien fourbe... La manipulation, Allister n'aimait vraiment pas ça. Cette précieuse information en poche, il attendait de voir comment se présenterait la suite... Mais il ne laisserait pas tout ça se passer comme ça, oh non...