Sujet: Le fou s'est levé ! [PV : Loyckh] Mer 23 Mar - 20:21
La pénombre et le silence me happent. Je sombre doucement dans les profondeurs, serrant contre moi un être cher. Les forces me quittent, mes larmes ne cessent de couler, la mer prend le dessus, ma conscience s'échappe.
Ce cauchemar, encore, celui qui me hante chaque nuit, celui qui me rappelle sans cesse cette journée d'enfer où j'ai perdu ma dignité, ma raison et...Arthur. Arthur, un ami d'enfance, un coéquipier, un confident, un frère même, et tout cela était de ma faute. Je me redresse sur le canapé de la base et me tourne vers le soldat venu me tirer de mon mauvais rêve. C'était une espèce de gamin d'à peine seize ans, il ne paraissait pas bien fort et semblait presque nager dans son uniforme. Les autres gars avaient dû l'envoyer ici pour se confronter à moi. Après tout j'étais l'attraction du moment : « Le fou sorti de l'asile, le taré rétrogradé sergent, le héros de guerre qui est devenu maboul. »
J'ai comme l'impression que vous avez un peu de mal à comprendre ce qu'il se passe. Permettez que j'éclaircisse un peu tout ça. Pour ceux qui ne sauraient pas, je suis Deester, un des jumeaux d'Oz. J'ai bien grandi depuis le temps où se déroulent les évènements. Ah oui c'est vrai ! Je devais vous expliquer ce qu'il se tramait là. Cela faisait un mois que mon père était sorti de l'asile, il a été envoyé sur la base de Water Seven en attendant d'être assigné à un équipage. On pensait que le mettre là bas l'aiderait à reprendre le rythme de la Marine sans avoir à être trop confronté aux pirates puisque les charpentiers s'en occupaient eux-même. Bref, le décor est planté, le contexte un peu débroussaillé. Mon travail devrait s'arrêter maintenant mais je sais comme vous adorez mon éloquence sans pareille, je continuerai donc à relater l'histoire de mon père encore un peu.
Oz venait donc de se réveiller et il fixait de ses yeux perçants le matelot venu le sortir de son sommeil. Ce dernier était d'ailleurs pétrifié, il faut dire qu'un gars sorti de l'asile qui a des accès de rage dont le visage est par endroits recouvert de bandages n'est pas spécialement rassurant...sans manquer de respect à mon père bien sûr. Pourtant, le sergent n'allait pas commencer à tabasser tout le monde sans aucune raison, loin de là, vous savez sa répugnance pour les combats...non visiblement vous ne savez pas. Tant pis, inutile de s'attarder là dessus. L'ex commandant se leva du sofa et se dirigea en silence vers la porte de la salle lorsque le gamin l'interpela.
« Sergent ! On m'a chargé de vous dire que des nouvelles recrues sont arrivées. Elles ne sont pas nombreuses et le colonel n'est pas là, nous pensions que vous pourriez les briefer...ah ! Et aussi...je ne sais pas si cela est important mais une cargaison de lingerie féminine nous a été livrée par erreur... »
Moi et mon foutu hasard. Dès que je dors et que je ne fais plus attention, ma capacité reprend le dessus et s'amuse à semer le trouble dans ma vie. Une épidémie de grippe, trois vaisseaux de la Marine repeints en rose par erreur, la livraison de sous-vêtements par hasard, il faut vraiment que je trouve un remède à ce problème...Enfin, d'un signe de tête je renvois le gamin à ses activités et je sors prendre un peu l'air. J'irai voir les nouveaux plus tard, s'ils ne sont pas capable d'attendre un peu, inutile qu'ils restent plus longtemps. Empoignant ma veste et l'enfilant en vitesse, je visse mon chapeau sur ma tête pour cacher un peu mes blessures de guerre, inutile de faire davantage peur aux gens. Direction : la bibliothèque. Deux semaines que je suis là et j'y vais régulièrement pour me livrer à une de mes activités préférées : la lecture.
Je franchis le pas de la porte et le silence règne. Plusieurs étalages de livres rigoureusement classés, quelques personnes assises à des tables ou sur des fauteuils attentifs à leurs ouvrages, la tranquillité de l'endroit m'apaise. Je salue d'un signe de tête le bibliothécaire, vais choisir un roman d'aventure sur les étagères et m'installe sur une banquette. En quelques lignes, je suis absorbé dans l'histoire, c'était le genre de bouquin que j'adorais lire dans ma jeunesse, le genre qui me faisait rêver d'une vie extraordinaire et fabuleuse, c'était bien avant que je ne perde toute illusion. Enfin, il est toujours bon de se remémorer de joyeux souvenirs...
Loyckh
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Sujet: Re: Le fou s'est levé ! [PV : Loyckh] Jeu 24 Mar - 0:59
Dernière édition par Loyckh le Dim 3 Avr - 18:35, édité 1 fois
Oz Bradford
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Sujet: Re: Le fou s'est levé ! [PV : Loyckh] Mar 29 Mar - 23:32
« Le jeune homme se précipita vers son adversaire, dégainant son sabre, le coup serait fatal pour son ennemi mais il suffirait d'une erreur pour perdre le combat... »
J'étais fasciné par ma lecture, et j'aurais volontiers continué si une ombre ne s'était pas installée sur les pages, je mis cela sur le compte des nuages...jusqu'à ce qu'une voix de jeune adulte m'interpelle...une voix...dans une bibliothèque ? Que dire si ce n'est : Sacrilège ! Enfin, passant outre cela je relève mes yeux pour tomber sur un garçon brun, cheveux coupés courts, uniforme de Marine qui n'a pas l'air très à l'aise...encore un. Un soupir s'échappe, je me lève et me dirige en silence vers la sortie, reposant au passage mon roman sur son étagère. Toute la clique me suit dans une cacophonie de bottes insupportable.
Arrivés dehors, je fis encore quelques pas, ne m'arrêtant qu'à un endroit où nous ne gênerions pas la circulation. Mes yeux perçants fixaient chaque recrue une par une, pour le coup je n'avais pas l'air franchement accommodant, mais soyez aimable avec un nouveau et il ne fera rien de sa carrière. La plupart son plus grands que moi, la majorité ont l'air mieux bâtis et presque tous ont des têtes d'adolescents immatures. J'étais vraiment comme ça en arrivant ? Ça remonte à plus d'une décennie mais les temps ont-ils autant changés ?! Un coup d'œil à leur façon de porter leurs vêtements me suffit à me donner une réponse : Oui. D'une voix claire je commençais par m'adresser au plus haut placé d'entre eux :
« Dites-moi Caporal, n'avez-vous pas entendu dire que j'irai voir les recrues plus tard ? Et il est bien sûr évident qu'après de telles paroles vous me les emmenez dans la bibliothèque, eux, dans une bibliothèque...avez-vous conscience du bruit qu'ils font ne serait-ce qu'en respirant ?!
-Mais, Sergent, ils ne tenaient plus en place...
-Sérieusement, juste parce qu'ils ne sont pas assez matures pour attendre un peu vous subvenez à tous leurs besoins ? Honnêtement Caporal, combien de temps avez-vous attendu vous à votre arrivée ? Trois heures au moins non ? Ne pensez même pas à être sympathique avec eux, ils ne vous mangeront pas. S'ils ne sont pas capable de patienter dites-leur que les portes sont grandes ouvertes, la Marine n'a pas besoin de personnes comme ça. Courage Caporal, n'ayez pas peur, croyez-moi, j'en ai pris des corrections à mon arrivée, ça forge le caractère... »
Une tape sur son épaule se voulut rassurante mais lui fit plus peur qu'autre chose. Décidément, on avait réellement peur de moi...Peut-être avec un sourire ? Ouais nan, marche pas, tant pis. Je me retourne à présent vers les recrues, ils me dévisagent tous. Je parviens presque à lire leurs pensées rien qu'à les voir : « Ce type est un blessé de guerre ? » « Il fait peur avec ses bandages. » « C'est vraiment un Sergent ? Il ressemble à rien, il est tout maigre, je pourrais le battre avec deux coups de poing. » Calmement, je sors un cigare de la poche intérieure de ma veste, tout en l'allumant et en le portant à mes lèvres, je commence mon sermon.
« Si les plus lents d'entre vous ne l'avait toujours pas compris, je suis le sergent Oz Bradford, un de vos nombreux supérieurs sur cette île. La première chose que je puisse dire en ce qui vous concerne, c'est la déception qui m'envahit lorsque je vous vois. Même pas quelques heures que vous portez cet uniforme et vous parvenez déjà à le souiller. Je vous demanderai donc de tout remettre en place sur le chemin de la base, si vous n'êtes pas capables de faire ça je me ferai un plaisir de vous faire faire le tour de l'île tous les matins avant votre service. »
Ne pas paraître sympathique, surtout pas. C'est le moyen le plus sûr pour éviter tout affrontement, bien sûr que ça ne me plaît pas, surtout que je dois leur faire suffisamment peur avec ma face balafrée, mais il suffirait qu'un se rebelle pour que toute la clique suive. Et dans l'état actuel, je serais incapable de faire quoi que ce soit en face d'un combat si ce n'est être pétrifié...vraiment problématique cette histoire...
Hop là, je me permets d'intervenir ici. Il faudrait expliquer un peu ce qui se passe je crois. Vous n'êtes pas sans savoir que mon père a prêté part à une bataille où il perdit énormément et où il ne survécut que par pur...hasard. Et si j'ai bien retenu les dires de son psychologue, il serait atteint d'un symptôme de stress post-traumatique. Oui je sais, ça aide. C'est un truc qui lui fait faire des cauchemars, avoir des crises de violences et perdre tous ses moyens dès qu'un combat physique a lieu.
Maintenant que j'ai pris la parole je ne la lâcherai pas de sitôt. Ainsi donc, mon père et les nouveaux remontaient les rues de Water Seven, cela leur permettait de faire un peu d'exercice, chose plus facile à dire qu'à faire pour la plupart d'ailleurs. Essayez donc de suivre un mec qui marche vite, grimper des marches, remettre votre tenue en état et ce en même temps alors que vous n'avez pas l'habitude de bouger énormément. En une quinzaine de minutes, le groupe de Marines se retrouvaient devant la base. Oz en remettant en place son couvre-chef regardait les recrues. La plupart avaient au moins remis leur uniforme en place, mais presque tous semblaient déjà fatigués par la petite grimpette. Pris d'un élan de gentillesse, mon père décida de tous les libérer sauf s'ils avaient besoin de savoir quelque chose en particulier...
Loyckh
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Sujet: Re: Le fou s'est levé ! [PV : Loyckh] Dim 3 Avr - 18:28
Oz Bradford
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Sujet: Re: Le fou s'est levé ! [PV : Loyckh] Mar 12 Avr - 12:55
Un nouveau soupir s’échappe quand je vois ces gamins complètement à plat et trouver la force de jouer au plus imbécile…décidémment, je soupire beaucoup aujourd’hui, ai-je toujours été aussi antipathique ou ces recrues sont réellement exaspérantes ? Passons, voilà quelques matelots qui s’alignent tranquillement devant moi pour les dites questions. Ah…peut-être sont-ils finalement capable d’un peu d’ordre. Le premier, un adolescent blond assez frêle (et regardez qui parle) ne semblant pas très sûr de lui me demande s’il ne serait pas possible d’être affecté dans un secteur administratif. Je vois le genre…garçon studieux mais brutalisé, les parents l’ont envoyés ici pour qu’il s’affirme un peu. Cas classique n°1. Bref, un léger sourire qui se veut rassurant, je lui explique que les recrues ne peuvent être assignées dans aucun secteur particulier avant le temps minimum d’entraînement. Un petit : « Bonne chance gamin, accroche toi. » et il repart. Suivant…ou plutôt suivante. Ah oui, il y avait deux ou trois filles dans le lot, tant mieux, un peu de mixité ne ferait pas de mal. Enfin…mixité, mixité…je me retrouve avec un brin de femme pratiquement plus grand que moi à l’air de dur à cuire. Cas classique n°2 : Enfant délinquant, les parents l’ont envoyé ici pour remettre leur progéniture sur le droit chemin. Petite question, petite réponse, la voilà partie aussi. Et le troisième gaillard, un des plus sérieux à ce que j’avais pû voir, ce n’était pas tellement un exploit vu les autres, mais bon…Je m’aprête à le complimenter un peu mais voilà qu’il part je ne sais où. Rectification, il n’était peut-être pas si sérieux que ça…
Je le regarde s’éloigner mais un caporal attire mon attention sur lui. Un garçon de vingt ans, pas très doué pour ce qui est de la parlote mais j’avais cru voir un certain potentiel dans le combat rapproché (oui ça ressemblait assez à un combat pour m’avoir fait trembler). M’enfin, il semblait vouloir discuter de ses difficultés…comment dire, il bégayait un peu…bon d’accord, beaucoup. Mais en bon et gentil supérieur, je tentais de l’encourager à terminer ses phrases, à lui trouver son vocabulaire et de corriger ses fautes. Nan bon d’accord, ce n’était pas mon côté « supérieur hiérarchique » mais plutôt le côté « paternel amoureux des mots ». Car sans vous raconter ma vie…bon si un peu, Amélia (ma tendre femme) est institutrice, et j’en ai vus des mômes avec des problèmes de langages, croyez-moi. Finalement la recrue de tout à l’heure, étant revenue, s’était décidée à accélerer le débit de parole du caporal pour en placer une.
Loyckh, car il semble que ce soit son nom, me retrace son histoire, une véritable épopée il fallait dire. Etait-ce possible d’avoir vécu tout ça en quelques années, sérieusement ? Il en arrive finalement à ses questions, grade, dortoir, affectation et bibliothèque. Bon mélange en somme. Pour ne pas traîner, je tente de lui répondre de manière la plus concise possible…nan sérieusement, « je » et « concis » dans la même phrase ? Avant de parler, je jette le reste de mon cigare éteint dans un poubelle à plusieurs mètres d’où je me tenais. En plein dans le mille, je ne suis peut-être pas si rouillé que ça finalement…
« En ce qui concerne le grade, il semblerait que vous allez devoir rester matelot un temps minimum de quelques semaines, histoire d’assimiler la structure et la façon de faire de la Marine, exception faite si vous vous trouvez être quelqu’un de rapide à la comprenette et endurant physiquement. Auquel cas nous en reparlerons. Les affectations sont automatiques, disons que vous allez rester avec les mêmes personnes tant que vous serez matelot et les rôles tourneront. Pour les dortoirs et la bibliothèque, je vais vous y emmener, vous pourrez ainsi déposer vos affaires comparer la bibliothèque civile et marine. »
Sans faire attention à s’il me suit ou pas, je pars en direction du dortoir des recrues. C’était une espèce de grande salle où des lits et tables de chevets se succédaient avec à cinq couches d’intervalle une armoire. J’attends un peu qu’il mette rapidement ses affaires et je traverse les couloirs jusqu’à la bibliothèque. Ce n’était pas tellement le coin fréquenté par les matelots mais plutôt par les hauts placés. La majeure partie des ouvrages traitaient de stratégie et étaient relativement techniques, contrairement à la bibliothèque civile où les livres étaient plus divertissants. Les deux se valaient mais ce n’était tout simplement pas le même style.
Loyckh
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